Pendant la guerre l’humeur révolutionnaire régnait dans l'Empire Russe. En 1917, tout est changé: les bolcheviks sont arrivés au pouvoir, les artistes révolutionnaires ont pu créer leurs écoles artistiques; la société a cherché l'égalité absolue et utopique. Marc Chagall a réfléchi à son tour sur les qualités de l'artiste prolétarien. La révolution dans la peinture selon lui n'a pas été une protestation contre les fondements habituels. Il l'a faite sans choc ni bouleversement des bases. Mais le retour au passé était
impossible, la société a préféré regarder vers l'avenir. Pour Marc
Chagall la révolution n'était pas dans le changement des thèmes, des mouvements de la peinture, mais dans le changement du role de l'art.
La peinture doit cesser d'etre seulement au service de l'état.
Le gouvernement sous-estime la capacité du peuple à percevoir l'art. Le peintre doit donner au public un vrai art. Selon Chagall, les artistes prolétariens doivent apprécier avant tout le langage plastique. Par conséquent ils ont abandonné le sujet et le contenu. En 1918 à Vitebsk, Marc Chagall a été nommé commissaire d'art. Il a créé l’école de peinture, les musées; il a transformé
Vitebsk en centre d'art dans la république de Biélorussie. Mais
plus tard il a été presque délogé par Kazimir Malevitch, son opposant idéologique, qui a popularisé le suprématisme. Marc Chagall a dû partir à Moscou et a commencé à travailler dans les années 1920 sur la décoration du Théâtre juif.
Pour le mur central, il a réalise un grand panneau «Introduction au
théâtre». Le fond de la composition est l'image de l'univers qui se compose de
rectangles, de cercles, de cylindres symbolisants la planète, la
soleil et la lune. Le fond de la toile était fait de larges bandes colorées
du suprématisme, mais ce n'est que le fond sur lequel l'artiste a
représenté des figures absolument abstraites de personnes et
d'animaux. Ces figures représentent des images classiques juives: "La musique
(un musicien ambulant)", "Le théâtre (un bouffon du mariage)", "La
danse (danseuse)" et "La littérature (un recenseur de la Thora)".
Chagall n’acceptait pas trop la politique de l’état soviétique, par conséquence on voit son retour en France en 1923. En plus, en France, il y avait plus de possibilité de gagner de l’argent, ce qui était favorable pour le peintre.